
Source : http://inxl6.org/reperes
« Soyons des femmes de grand désir ». Cette phrase est parmi les premières que j’ai entendu de la part de Marie, responsable du noviciat...
Cette phrase m’a surprise ! Femme, désir, je ne m’attendais pas à être accueillie
avec ces mots dans la vie religieuse. Et aujourd’hui, je sens combien cette
phrase est une phrase d’appel, exigeante.
Car en effet, de quoi s’agit-il ? Il s’agit de vivre, me reconnaissant fille
du Père, créée par Lui, cherchant à faire sa volonté. Or, son désir pour moi,
son désir en moi, quel est-il ? J’apprends, dans le travail du noviciat, à
me mettre à l’écoute de la Parole, le Christ, qui cherche à naître dans l’humanité
au long du temps. Lui, le Christ, révèle mon désir, désir de vie, de parole.
Ce désir est fondateur de ma vie, je crois que Dieu l’a déposé en moi. Il
est en moi, et je suis une femme. J’ai été surprise de découvrir que ma féminité
a toute sa place dans ma vie religieuse, et qu’elle est appelée à être révélée
davantage. La création se fait dans la séparation, « homme et femme il les
créa ». Il y a là une séparation, la marque indélébile d’une différence. J’ai
découvert combien cette altérité fondamentale est structurante pour la vie
de l’humanité, pour ma propre vie.
Me reconnaître femme c’est donc faire droit à ce que je suis, dans le dessein
du Père ; c’est faire droit à l’autre, homme, dans sa différence. Je crois
que cette vie dans la différence sexuelle reconnue avec simplicité m’ouvre
sur toute différence, sur toute altérité. C’est un chemin, et je goûte de
le parcourir à la suite du Christ chaste, pauvre, obéissant, lui, le modèle
d’humanité.
06/03/2003
Gabrielle Feuvrier, novice xavière