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N'excluez pas les grands-parents.
Quelle que soit l'évolution
de la société, il ne faut surtout pas oublier ou minimiser leur place
dans la famille : ils sont le lien avec les générations passées. "
Ils offrent, aux petits-enfants, l'assurance d'une identité enracinée
pour eux dans un temps immémorial. Il ne saurait y avoir de famille hors
de la continuité des générations, " assurent Claudine Attias-Donfut
et Martine Segalen dans leur ouvrage Grands-parents. La famille à travers
les générations (Ed. Odile Jacob). La reconnaissance de cet apport fondamental
implique donc, de la part des petits-enfants, le respect pour ceux dont
ils sont issus. Sur cette base incontournable, les rapports peuvent se
construire.
Ne soyez pas jaloux de leur importance.
" Les parents ne peuvent
assumer seuls les multiples facettes de la vie enfantine, " prévient
Edwige Antier, pédiatre, auteur de Elever mon enfant aujourd'hui, (Ed.
Fixot). Il ne faut donc pas hésiter à laisser se tisser, entre enfants
et grands-parents, des relations de complicité. Ils sont les confidents,
ils consolent et cajolent ? Tant mieux. Ce n'est pas à eux d'éduquer et
de punir. Ils offriront une écoute compatissante quand il vous arrivera
à vous de punir.
Laissez-les s'adapter.
Des boules d'énergies débarquent
dans leur salon sans crier gare ? Ils s'offusquent, ayant peut-être oublié
qu'un gamin, ça bouge. Ne les bousculez pas, rafraîchissez gentiment leurs
souvenirs. Ils sont trop moralistes ou trop laxistes ? N'en soyez pas
inquiets : les enfants savent ce qu'ils ont à faire et s'y retrouvent.
" Chez Grand-Ma, j'ai le droit de manger les frites avec les doigts.
Avec papa, ça ne passe pas ! " Ou le contraire.
N'en faites pas des nourrices à plein temps.
Bien sûr, ils sont encore jeunes
et dynamiques mais, à la retraite, ils ont le droit de savourer des loisirs.
Surtout s'ils n'habitent pas tout près de chez vous, comme c'est de plus
en plus le cas. Un bébé sur trois est confié à ses grands-parents. Sont-ils
totalement consentants ou mis au pied du mur ?
" Cette solution est généralement une garantie de confort affectif
pour l'enfant, admet Edwige Antier. Mais elle comporte des obstacles psychologiques
ou sociaux, prévient-elle. Les grands-parents peuvent devenir possessifs
ou trop péremptoires dans leurs conseils et cela vous irritera ".
Si, toutefois, vous ne pouvez faire autrement, prenez soin de bien définir
les rôles de chacun, dès le début. Sinon, contentez-vous de donner aux
grands-parents un rô le occasionnel de baby-sitter, de garde-malade ou
comptez sur eux pour des vacances. " Ce qui n'exclut pas de leur
demander leur avis avant d'adopter un système de garde : ils seront contents
d'être consultés, " conseille la pédiatre.
N'hésitez pas à les solliciter
Par délicatesse ou peur de
s'imposer, certains restent en retrait alors qu'ils ne rêvent que de conduire
Alexandre et Magali à la Cité des Sciences. S'ils ont encore des activités
professionnelles ou associatives, ne compliquez pas leur emploi du temps
mais tendez-leur la perche.
Soyez délicats si vous leur demandez une aide financière.
Vers soixante ans, un ménage
consacre environ 6 % de son revenu à ses descendants. Depuis l'intrusion
en force du chômage chez les jeunes générations, les grands-parents peuvent
apporter un soutien ponctuel car leur situation économique s'est améliorée
ces dernières années (ce ne sera pas le cas dans le futur...). Mais, bien
sûr, les SOS de ce genre sont à manier avec précaution.
Laissez-les s'exprimer.
Ne soyez pas agacés s'ils évoquent,
par le menu, votre vie d'enfant. Les petits ne demandent que ça. Papa
avait-il des bonnes notes à l'école ? Maman jouait-elle à la poupée ?
Quelles bêtises faisaient-ils l'un et l'autre ? Les parents ont été enfants
- et pas forcément parfaits ! - c'est sécurisant de le savoir. Quels meilleurs
biographes que les grands-parents ? Qu'ils racontent aussi leur vie et
celles de leurs propres parents est également plein d'enseignements. S'ils
se répètent un peu, pardonnez-leur.
D'après Jean-Hugues Déchau, chercheur à l'Observatoire sociologique du
changement (qui dépend de la Fondation des sciences politiques), jamais
les grands-parents n'ont tenu une aussi grande place. Car l'allongement
de la durée de vie, permet des échanges, des dialogues avec les jeunes,
pendant de longues années. Pour le plus grand enrichissement de tous.
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Grands-mères occasionnelles. Pour ceux dont les grands-parents sont trop
éloignés ou qui ne sont plus là, ces mamies de substitution sont une aubaine.
Bénévoles, elles attendent aussi de la tendresse et le bonheur de se rendre
utile. Tél. : 01 46 33 28 45. Gardes du lundi au vendredi, seulement dans
la journée et réservées aux enfants de moins de cinq ans habitant Paris.
Mais en province des associations identiques existent (Grand-parents Bis
dans la Drôme et l'Ardèche, par exemple). Se renseigner auprès des mairies.
La Compagnie des grands-parents propose un catalogue de vente par correspondance
pour les grands-parents en mal d'idées cadeaux. Livres de contes et de
chansons, matériel pour p&aci rc;te à sel, puzzle en bois : ce sont
des objets traditionnels tels qu'en rêvent les petits (de 3 mois à 12
ans)... et les adultes. Tél. : 03 80 60 90 00.
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Ne critiquez pas les parents.
Vos petits-enfants vous en voudront de
déconsidérer leurs géniteurs et en seront encore plus déstabilisés. Jouer
plutôt un rôle de médiateur.
Ne ratez pas le coche.
C'est à cinquante ou soixante ans que
vos capacités à "accompagner" vos petits-enfants, seront les
meilleures. Et avant qu'ils ne deviennent adolescents, car dans cette
période, ils auront plus envie de voir leurs copains et copines que leurs
aïeux. Ne leur en voulez pas, mais de votre côté, si l'on vous en demande
trop, n'hésitez pas à protester plutôt que d'agir à contrecoeur.
Ne soyez pas trop susceptibles.
Couper les ponts parce qu'on s'est senti
remis en question serait une erreur et une perte pour tout le monde. Pensez
que vos enfants sont pris dans une vie effrénée qui ne prédispose peut-être
pas à la diplomatie. Sachez aussi que les grands-parents maternels bénéficient
souvent d'une place privilé giée auprès des petits-enfants parce que les
femmes restent, en général, plus liées que les hommes à leurs parents.
Une étude récente réalisée par l'Université de Nancy le démontre.
Ne soyez pas pesants.
Bien sûr, vos petits-enfants vous doivent
la vie, par parents interposés, et parfois une certaine aisance matérielle,
mais n'invoquez pas trop souvent cette dette.
Pensez plaisir et non pas devoir.
A vous la meilleure part : les câlins,
les balades et les jeux. Vous étiez un parent sévère ? Accordez-vous le
droit d'être un grand-parent gâteau. Vous n'êtes pas un papa ou une maman-bis.
En cas de problèmes, vous serez peut-être celle ou celui auprès de qui
l'adolescent exprimera sa révolte ou son mal-être dans la mesure ou il
se sentira moins impliqué avec vous qu'avec ses parents. Ecoutez, conseillez
doucement. Ne jugez pas, condamnez encore moins.
N'imposez rien.
Participez à l'éducation et à l'enseignement
religieux si les parents vous demandent de le faire mais n'intervenez
surtout pas contre leurs propres convictions. Même si vous considérez
que vos enfants se trompent et que vos petits-enfants poussent comme des
plantes folles.
Remettez-vous en question.
Si les relations ne sont pas bonnes, ne
rejeter pas forcément la faute sur les parents. Et n'oubliez pas qu'à
l'âge des bilans parfois mitigés, l'investissement auprès de vos petits-enfants
constitue un épanouissement, une réussite, pouvant racheter bien des insatisfactions.
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