La famille est le premier berceau  des vocations …

Que faisons nous, en tant que parents, pour que nos enfants

puissent, librement, accueillir ce don de Dieu ?

Mgr Dominique Rey, Evêque de Fréjus – Toulon,

nous donnes quelques conseils …

                   (sources: Il est Vivant n° 174).

 

Quelles responsabilités pour nos familles dans l'éveil des vocations consacrées ?

 

La crise des vocations dont on parle souvent est imputable à de multiples raisons.

Mais elle est sûrement étroitement liée à la crise que traverse aujourd'hui la famille.

Parce que la famille est le berceau de toutes les vocations.

 

Notre première vie communautaire, nous la menons avec nos parents, avec nos frères et sœurs.

Cette école de vie, et plus spécifiquement de vie chrétienne, constitue un cadre solide pour qu'un jour, à l'âge de la maturité, l'enfant puisse prendre son envol. En toute liberté.

L'éducation des parents doit arriver à amener les enfants à avoir tous les éléments pour faire un choix libre de sa vocation, ou plutôt de répondre librement à l'appel intérieur de Dieu.

 

La famille contribue donc de façon essentielle à l'éveil de la vocation, quelle qu'elle soit.

C'est même pour elle un devoir.

 

Jean Paul II, dans son discours à Cuenca en 1985, nous enseigne: " les familles de notre temps doivent toujours être conscients de cette tâche principale et irremplaçable qu'elles ont reçue de Dieu: former les enfants à prendre conscience de la place que Dieu a assigné à chacun dans ce monde, à prendre conscience de sa propre vocation."

Le Seigneur a d'ailleurs choisi lui même cette voie, comme pour nous montrer l'exemple. Il a choisi de vivre trente ans dans la paix de la famille, dans une vie simple, rythmée par la prière, l'enseignement et le travail.

La famille est le terreau de toutes les vocations, et plus particulièrement de la vocation consacrée.

Si on a pu vivre en famille des temps de prières réguliers, si on a pu faire de sa maison une petite église, si Dieu a toujours été au centre des préoccupations familiales, le cœur de l'enfant sera sûrement plus disponible pour répondre à l'appel. Rien n'a été plus éloquent pour moi que de voir mon père prier à genou dans la cuisine de la maison.

Bien sûr, l'appel à la vie consacrée reste toujours un dialogue entre Dieu et celui qu'il appelle

Parfois l'incompréhension des parents est grande face à un enfant qui a fait des choix radicalement différents.

La famille ne décidera pas, ou en tout cas ne doit pas décider à la place de l'enfant. Et pourtant, quand le cœur a été bien préparé, il est plus facile pour le Seigneur de s'y faire une place.

 

On a beaucoup insisté ces dernières années sur la nécessité de laisser le jeune décider de sa vie, de l'affranchir de toute coercition. Souvent la famille devient alors un endroit de conflits de libertés individuelles face auxquelles les parents sont démissionnaires. L'héritage de la foi est souvent le premier sacrifié. Et bien souvent les écoles ne sont plus des lieux où l'on contribue à l'éclosion de vocations.

La responsabilité des parents est donc importante. Elle ne fait pas tout, mais elle prépare.

Elle est le jardinier qui retourne la terre pour permettre à la graine de pousser.

 

Comment, concrètement éveiller nos enfants à l'appel de Dieu ?

 

Suivre l'exemple de la Sainte Famille, tout simplement !

 

Je crois que l'essentiel est d'immerger la famille dans un bain de prière, d'apprendre à l'enfant à avoir dès le plus jeune âge, une relation d'amour personnel avec Dieu. C'est là l'essentiel.

 

Vous avez ensuite mille et une façon d'apporter un climat propice à l'éveil de la vocation.

Le service de l'autel, le scoutisme, les mouvements engagés, fréquenter les communautés religieuses, accueillir des prêtres à la maison, … , sont d'autant de moyens de montrer que la vie consacrée fait partie du quotidien du chrétien.

Ainsi, l'appel pourra retentir dans le cœur d'un jeune, sans que cela lui paraisse décalé, d'un autre temps ou d'un autre monde.

 

Que penser de la crise des vocations ?

 

Il ne faut pas oublier que la crise des vocations est connexe à une société en crise.

En France, un très faible pourcentage se considère comme catholique pratiquant régulier.

Il est donc logique que le nombre de vocation suive cette régression. Le manque de prêtres est lié au manque de foi dans le monde. Mais il est vrai que les chiffres sont là, et l'Eglise manque cruellement de prêtres et de personnes consacrées.

Pourtant Dieu appelle toujours !

Ce sont les réponses qui tardent !

 

Je suis plein d'espérance pour plusieurs raison.

D'abord parce que le Christ ne nous fera jamais défaut et qu'il donnera toujours des ouvriers pour la moisson.

Ensuite, quand je vois le nouvel élan missionnaire qu'a donné le jubilé, j'ai tout lieu de penser qu'un printemps de vocations s'annonce.

                        Mgr Dominique Rey,

                        Evêque de Fréjus – Toulon