
Les membres du Parlement Européen ont adopté le rapport
Van Lancker visant à reconnaître l’avortement comme un droit, jusque
et y compris dans les pays candidats à l’adhésion. Le rapport a été
adopté par 280 voix pour et 240 contre, avec 28 abstentions. Le PPE,
groupe politique majoritaire, et l’Union pour une Europe des nations
(UEN) ont voté contre. Élus socialistes et Verts ont applaudi longuement
le résultat. |
|
|
|
____________________________________________
CITE DU VATICAN, Mercredi 3 juillet 2002 (ZENIT.org) - Le Secrétariat de la Commission
des Episcopats de la Communauté européenne (COMECE) regrette l’adoption,
le 3 juillet 2002, par le Parlement européen à Strasbourg, du rapport de
Anne Van Lancker, MPE, sur la santé et les droits sexuels et génésiques
(A5-0223/2002) par 280 voix pour, 240 contre et 28 abstentions. Un domaine
qui est de la compétence exclusive des Etats membres.
Le Secrétariat de la COMECE a suivi avec beaucoup d’intérêt et d’inquiétudes
la rédaction de ce rapport et la discussion qui l’a entouré, indique un
communiqué de la COMECE publié ce 3 juillet dont voici le texte, analysant
le rapport:
Avortement volontaire et pilule "du lendemain"
"Le rapport soulève plusieurs questions sérieuses. Nous trouvons, par
conséquent, tout à fait regrettable que ces questions soient obscurcies
par un certain nombre d’affirmations polémiques basées sur les conclusions
discutables d’une recherche inadéquate, ce que le rapport lui-même admet.
Nous regrettons particulièrement que le rapport lance un appel pour légaliser
l’avortement et pour rendre plus accessible la pilule du lendemain dans
tous les Etats membres et les pays candidats. Nous regrettons aussi la contradiction
entre d’une part les assurances du rapport en matière de respect pour la
subsidiarité et une approche inclusive à la santé sexuelle et d’autre part
son adhésion à une approche réductive pour la délivrance des services en
matière de droits sexuels et génésiques dans les Etats membres et les pays
candidats.
Pour une approche holistique de la santé
"L’Eglise Catholique considère que la santé de toutes les femmes, hommes
et enfants, à chaque étape de leur vie, est de la plus grande importance.
Elle préconise une approche holistique basée sur la combinaison de soins
médicaux, d’éducation et de responsabilité personnelle et soutient cela
via des hôpitaux, des écoles, des centres communautaires ou d’autres projets.
En ce qui concerne l’avortement, l’Eglise catholique enseigne que la vie
humaine commence à partir du moment de la conception : elle est donc opposée
à l’avortement étant donné qu’il renie le droit à la vie de l’être humain
non encore né. Cela n’enlève pas le soutien de l’Eglise pour le droit humain
fondamental des femmes de vivre dans la dignité et la sécurité.
La compétence exclusive des Etats membres
"L’Union européenne n’a pas de pouvoirs ou de responsabilités vis-à-vis
de l’avortement ou de toutes questions liées à la délivrance de soins en
matière de santé sexuelle et génésique. Ces questions restent dans la compétence
exclusive des Etats membres, comme l’a confirmé David Byrne, Commissaire
européen responsable de la santé et de la protection des consommateurs,
durant le débat sur ce rapport au Parlement le 2 juillet. Alors que ce principe
est reconnu dans le premier paragraphe, il est contredit dans le reste du
rapport. Il est regrettable et inapproprié que le Parlement cherche à influencer
les politiques non seulement des Etats membres mais aussi des pays candidats
à l’adhésion dans un domaine pour lequel il n’a aucune responsabilité.
Soupçons
"Ce rapport ne changera pas la législation ou les politiques de l’Union
européenne, de ses Etats membres ou des pays candidats à l’adhésion. Cependant,
nous craignons que ce rapport envoie deux messages qui peuvent uniquement
servir à discréditer le Parlement. Soit il donnera l’impression que le Parlement
désire imposer aux Etats membres et aux pays candidats à l’adhésion des
politiques pour lesquelles ils ont un droit exclusif démocratique de décision.
Soit il va renforcer les soupçons selon lesquels le Parlement n’a rien de
plus urgent à faire que de produire des rapports sur des questions pour
lesquelles il n’a aucune compétence. Nous espérons que ces messages ne sont
pas corrects, mais l’adoption de ce rapport n’encourage pas la confiance
des citoyens dans le processus démocratique de décision de l’Union européenne.
Caractère idéologique
"Ce sont des questions éthiques complexes et sensibles qui méritent
d’être traitées sérieusement et avec respect au niveau approprié. Etant
donné que ce rapport a été rédigé sur base d’une initiative propre de la
Commission des droits de la femme et de l’égalité des chances du Parlement
européen sans référence ni à une proposition législative spécifique ni à
une application pratique des soins de santé en matière des droits sexuels
et génésiques dans un contexte local, ses conclusions sont inévitablement
à caractère idéologique. Cependant, nous aimerions souligner qu’un langage
et un comportement abusif et offensif, qui ont été utilisés à l’égard des
deux parties dans ce débat, servent uniquement à ébranler la cause de ceux
qui l’utilisent. Nous croyons particulièrement que ceux qui affirment se
battre pour le droit à la vie devraient traiter leurs semblables avec respect".
COMECE Secrétariat
ZF02070305