SOURCES/ http://www.croire.com et
La médiation juridique peut aider le couple
Des repères communs, hors de toute religion
La nouveauté apportée par le christianisme
Un sacrement, ça n'est pas rien !
Toute vie en société nécessite
des institutions. Le mariage civil en est une dont le but premier est le
bien commun du groupe : selon le code civil, les époux se doivent assistance
mutuelle, et c'est dans la famille que se fait la première éducation de
l'enfant à la citoyenneté.
La fidélité des époux ne
peut pas se réduire à une affaire privée. On le voit bien quand l'un abandonne
l'autre : cela peut aboutir à des déchéances sociales que la société doit
assumer. Pour les enfants, c'est encore plus vrai. Une carence des parents
aboutit à des effets désastreux et aux violences que l'on connaît.
Se marier devant le maire,
c'est reconnaître que l'on aura à répondre devant quelqu'un : " Qu'as-tu
fait de ton conjoint ? ", " Qu'as-tu fait de ton enfant ? "
Cela fait symboliquement barrage à la toute-puissance, donc à la violence.
A l'idée d'institution,
l'individualisme contemporain préfère celle de contrat. En effet, dans le
contrat, le point de départ n'est pas tant l'intérêt de la société que celui
de l'individu et la satisfaction de ses désirs. Le divorce, tel qu'il est
instauré par la Révolution française, s'inscrit dans cette logique contractualiste
: on entre et on sort du mariage par l'effet de la seule volonté des époux.
Cette logique s'accentue
avec la loi de 1975 sur le divorce par consentement mutuel : si on se lie
avec autrui, c'est en vue de recevoir de lui des gratifications ; faute
de quoi, on s'oriente vers une rupture pour réinvestir ailleurs. Cependant,
le démariage est encore prononcé par un tiers : le juge. La médiation juridique
est de nature à aider le couple et un jugement peut être prononcé dans le
souci de justice, donc d'équilibre. Si l'on allait dans le sens des propositions
récentes de défaire le mariage par simple acte administratif, on supprimerait
ce tiers pourtant indispensable. Avec le concubinage, l'obligation ne vient
que des personnes elles-mêmes.
Mais il est intéressant
d'observer que les concubins n'ont pas tardé à demander une reconnaissance
de la société sous forme de certificat de concubinage. C'est bien la preuve
que l'on a besoin que la collectivité reconnaisse, à des personnes qui se
lient en privé, le droit de bénéficier des mêmes avantages que les autres.
Mais il y a plus : lorsque
vient l'enfant, le simple contrat privé entre deux adultes ne suffit plus.
Il faut symboliquement un tiers répondant de ce tiers qu'est l'enfant. Quelle
que soit la forme de l'union, la société se considère comme garante du bien
des enfants, et les parents ont des comptes à rendre.
C'est pourquoi, depuis
vingt ans, les enfants de concubins ont les mêmes droits que ceux de parents
mariés. Et, depuis la loi de 1993, les parents concubins ont les mêmes devoirs
que les parents mariés. On retrouve ainsi cette notion d'un devoir qui vient
d'ailleurs, et donc l'idée classique du mariage.
Avec le mariage civil,
le droit français a l'avantage d'offrir une parole qui transcende le lien
des conjoints. Il donne à l'engagement une dimension qui dépasse le privé,
et offre des repères communs, en dehors de toute religion.
Finalement, au-delà des
revendications de totale autonomie, les jeunes adultes ressentent confusément
le besoin de signifier leur engagement d'une manière ritualisée et solennelle.
Il serait urgent de réfléchir à la mise en place d'une préparation au mariage
civil dans sa dimension éthique et publique de citoyenneté.
Paul Moreau,
philosophe, directeur adjoint de l'Institut des sciences de la famille
à Lyon. Propos recueillis par Monique Hébrard,
|
Vers 2000 av. J.C., existe
dans les tribus indo-européennes (celtes, germaniques, slaves, indiennes…)
un régime matriarcal polyandrique, avec des cellules familiales de 20 à
60 personnes. Ce système, qui donne tous les pouvoirs à la femme, mère et
prêtresse, engendre une violence telle qu'elle provoque un renversement
en faveur du patriarcat aux alentours de 1000-900 av. J.C., en Israël, en
Grèce et à Rome. L'homme s'octroit tous les pouvoirs. L'exigence de virginité
de l'épouse assure aux enfants deux parents et non un seul puisque la paternité
est connue. Ce régime est amélioré par Rome qui instaure un contrat juridique
avec séparation des biens et divorce possible.
A partir du IIIe siècle
après J.C., le mariage romain, jugé trop lié à des intérêts financiers,
recule au profit du concubinage. Dès avant la proclamation du christianisme
comme religion d'Etat, en 392, l'Eglise fonde le couple sur le consentement
libre des deux époux (saint Ambroise).
Malgré le patriarcat et
la polygamie en vigueur chez les envahisseurs germaniques, une longue lutte
s'engage alors en faveur de l'égalité de l'homme et de la femme. Le sacrement
de mariage, défini dès le Ve siècle, implique, malgré les résistances des
contemporains, le refus du divorce qui s'impose au ixe siècle.
La monogamie l'emporte
vers l'an 1000. Emerge alors un premier modèle de couple chrétien, la famille
nucléaire vivant sous le même toit, la femme n'étant " ni une servante
ni une maîtresse mais une compagne ". Cet équilibre est remis en question
lors de la crise de civilisation médiévale aux xive et xve siècles. La misogynie,
la croyance en l'impossible maîtrise des sens chez les femmes enclenchent
de violentes critiques contre l'Eglise et la Réforme.
Il faut attendre le concile
de Trente (1563), pour voir affirmer que la procréation n'est pas l'unique
fin du mariage et qu'elle prend place à côté de la réjouissance mutuelle.
La cérémonie religieuse devient obligatoire, les époux donnant leur libre
consentement devant un prêtre.
La monarchie d'Ancien Régime
refuse de reconnaître cette liberté des jeunes, tandis que le monopole du
discours amoureux passe aux mains des philosophes des Lumières ; Voltaire
propose le modèle de l'amour libre, Rousseau celui du couple fidèle par
devoir.
La Révolution, en 1792,
réalise la liberté de consentement dans le cadre du mariage civil, mais
l'autorisation du divorce par consentement mutuel provoque une telle augmentation
du nombre de séparations que le code civil de 1804 le supprime et remet
la femme sous l'autorité du mari.
Au xixe siècle, l'Eglise
fait alliance avec le romantisme. Triomphe alors, vers 1880, un mariage
d'amour, et non plus de raison, avec choix mutuel du conjoint. Les deux
guerres mondiales remettent encore cet équilibre en cause.
Une nouvelle crise du mariage
s'ouvre à partir de 1960, qu'accentue, en 1975, la loi sur le divorce par
consentement mutuel.
Le couple chrétien, créé
par choix mutuel, libre et conscient de l'appel du Christ, ne s'est généralisé
que depuis un siècle. Il n'a derrière lui que trois générations d'expérience
d'un authentique amour conjugal. Il est aujourd'hui confronté à un nouveau
défi : montrer que le sentiment amoureux ne suffit pas, et que la volonté
de mener à bien un projet durable est possible grâce à cette folie de Dieu
qui s'appelle la fidélité.
Michel Rouche,
directeur de la revue Alliance. Paru dans
, hors-série
mariage |
Pourquoi donc Denis et
Nathalie (Essonne), qui vivaient ensemble depuis deux ans, ont-ils donc
décidé, à 28 et 22 ans, de se marier ? " Nous avions vérifié l'amour
et la solidité de notre couple, répondent-ils, alors nous pouvions prendre
cet engagement de responsabilité et de maturité essentiel à la construction
d'un foyer. "
Pierre et Anne (Paris),
24 ans, sont de ceux, rares, qui, sans cohabiter, ont éprouvé le besoin
de se donner cette " immense preuve d'amour qu'est l'engagement pour
la vie " et de " construire tout de suite ensemble sur des bases
solides. " Valentine et Vincent (Rennes), 23 et 24 ans, se sont aussi
lancés dans l'aventure sans cohabitation préalable, " pour se dire
oui au quotidien et avoir des témoins qui nous portent dans notre engagement
".
Par contre Brigitte et
Eric (Strasbourg), 35 et 39 ans, ont eu dix ans de vie commune avant que
n'émerge un projet commun, concrétisé par la naissance d'un enfant. "
Le mariage, dit Eric, est un rituel social, un repère et une invitation
au partage. " On vient souvent voir monsieur le curé en dernier ressort,
quand tout a déjà été prévu. Parfois, uniquement pour faire plaisir aux
parents ou à celui des deux qui est croyant.
Même si les futurs époux
ont été baptisés et ont accompli leurs communions, nombreux sont ceux qui
n'ont pas mis les pieds à l'église depuis des lustres et ont tout oublié.
Les responsables du CPM (Centre de préparation au mariage) de l'Essonne
n'ont compté qu'un seul pratiquant et dix dispenses (nécessaires lorsque
l'un des conjoints n'est pas baptisé) sur les quatre-vingts couples reçus
dans l'année. Brigitte et Eric l'avouent : leur mariage à l'Eglise n'avait
pour eux aucun sens.
Pourtant, si l'on en croit
les prêtres et les couples qui préparent les jeunes au mariage, même si
ceux-ci n'ont pas les mots pour l'exprimer, la majorité d'entre eux ressent
la valeur du mariage religieux. Ils expliquent : " Si on ne passait
pas à l'église, on n'aurait pas l'impression d'être mariés. " Ou encore
: " La mairie c'est un contrat que l'on peut rompre, l'église c'est
un engagement plus solennel. " La solennité de l'église fait écho,
quelque part, au besoin de transcendance et de sacré tapi en tout homme.
Ils ont le sentiment que Dieu protégera leur amour.
Plusieurs couples expriment
bien cette attente : " Le mariage à l'Eglise est sacré et la notion
d'amour éternel est renforcée ", considèrent Denis et Nathalie. "
Devant Dieu, l'engagement est plus fort, et nous ne pouvons plus le remettre
en cause. Nous avons besoin de Dieu pour tenir un tel pari. Nous nous aimons
aujourd'hui, mais demain ? Nous comptons sur Dieu pour nous aider ",
expliquent avec conviction Pierre et Anne.
Un couple qui anime la
préparation au mariage dans les Hauts-de-Seine a vu arriver un jour "
un coiffeur de 29 ans au look pas possible ", déclarant tout de go
: " Je veux que ma copine et ma fille portent mon nom et qu'on soit
reconnus et pris au sérieux. Et cela, il n'y a que l'Eglise qui puisse le
faire. "
Pour Hubert et Solène (La
Rochelle), 31 et 24 ans, la foi est plus assurée, et il y a une évidence
: " Puisque le Seigneur est l'auteur de notre bonheur, il doit en être
le témoin privilégié. " Mais rares sont ceux qui, comme Valentine et
Vincent, voient dans le mariage à l'Eglise une appartenance " à une
communauté vivante qui partage des valeurs communes ".
L'annonce d'une préparation
à suivre avant le mariage religieux n'est pas toujours bien accueillie et
provoque de multiples remarques : " On sait tout ", " On
n'a pas le temps ", " C'est obligatoire ? ".
Cependant, le bilan est
rarement négatif. Les couples découvrent pendant la préparation un autre
visage de l'Eglise, qui, loin de les juger, les accueille tels qu'ils sont,
les écoute avec respect, et leur donne l'occasion d'exprimer des choses
essentielles que parfois ils ne s'étaient jamais dites.
Ils apprécient également,
quand la préparation se fait en groupe, le témoignage des autres. Dans le
meilleur des cas, ils découvrent que l'Eglise ce ne sont pas que "
les curés " mais tout un peuple, vivant. "
Au départ, témoignent Catherine
et Christophe (Essonne), 25 et 29 ans, nous avions décidé de nous marier
à l'Eglise pour faire plaisir à nos familles. En réalité, la préparation
et la cérémonie nous ont permis de prendre concience de l'engagement que
nous prenions et de donner un sens important à notre union. " Mgr Thomazeau
qui, tout évêque qu'il est, n'a cessé depuis trente ans, de préparer des
jeunes au mariage, confirme : " Cette période est favorable à la réflexion,
et je suis heureux si je peux les aider à grandir dans leur amour. "
Monique Hébrard
|
Un mot qui surprend. L'idée
que l'Eglise défende la liberté ne correspond pas à l'image que les médias
véhiculent. Qui surprend aussi parce que l'on pense volontiers qu'aujourd'hui,
où les contraintes sociales ne pèsent plus sur le mariage, les jeunes sont
tout à fait libres.
Erreur ! Au cours de l'histoire,
l'Eglise a toujours défendu la liberté d'engagement des époux, et notamment
des femmes. Le respect de la liberté est important car l'homme est à l'image
de Dieu, et Dieu nous aime en nous laissant libres. Jésus propose au jeune
homme riche de le suivre, il ne l'oblige pas. " Tout homme est une
histoire sacrée ", parce que c'est une histoire d'amour. Si nous essayons
de nous aimer à la manière de Jésus-Christ, ce sera avec un infini respect
de l'autre et de sa liberté.
Cette liberté comporte
une exigence de vérité. " La vérité vous rendra libre ", dit saint
Jean. Il m'est arrivé de conseiller à une jeune fille de confier à son futur
époux qu'elle avait subi une IVG. Cela a été dur mais fructueux ; ils ne
sont pas partis ensemble sur un non-dit.
La liberté n'est pas toujours
bien éclaircie chez ceux qui demandent le sacrement de mariage. Le manque
de liberté - le plus souvent par immaturité - est le motif le plus fréquent
de déclaration de nullité par les tribunaux ecclésiastiques. Des jeunes
peuvent avoir des sentiments mais être incapables de réaliser ce qu'est
un engagement.
La formule d'échange des
consentements n'est pas " M'aimes-tu ? ", mais " Veux-tu
me prendre pour époux ? " Il y a échange d'un vouloir libre. Il ne
s'agit pas de beaux sentiments mais d'une volonté. Bismark écrivait à sa
jeune épouse : " Je ne vous ai pas épousée parce que je vous aimais,
mais pour vous aimer. "
Pour vérifier que cette
liberté existe, je reçois toujours le garçon et la jeune fille séparément,
une ou deux fois. Si, par exemple, ils attendent un enfant, je dois vérifier
si la fille n'est pas contrainte à se marier parce qu'elle se sent en situation
de détresse, et si le garçon ne prend pas sa décision uniquement par devoir.
Si c'était le cas, je lui conseillerais de reconnaître l'enfant mais pas
le sacrement de mariage.
Au cours de la préparation
au mariage, on perçoit aussi des peurs : celle de rester seul, ou celle
de se tromper.
Un mot qui pèse lourd quand
on pense que l'on s'est trompé et que l'on divorce car on ne peut pas se
remarier à l'Eglise. Un mot pourtant porteur de sens. L'indissolubilité
va de pair avec la fidélité. C'est un terme juridique, mais il dit aussi
que l'homme, à l'image de Dieu, est capable de s'engager pour toujours.
On ne se donne pas en pièces détachées et pour un temps.
Ce n'est pas un contrat,
mais un pacte d'alliance, à l'image de l'union de Dieu avec son Peuple et
du Christ avec l'Eglise. A l'image de Jésus qui a aimé jusqu'au bout, jusqu'à
donner sa vie.
Un mot qui ne rime pas
avec immobilité mais avec créativité. Fidélité vient de confiance. La fidélité
n'est pas craintive. Il ne s'agit pas de préserver une flamme fragile. Elle
est créativité. La fidélité n'est pas figée.
La meilleure preuve, je
l'ai souvent observée chez des jeunes : dès qu'ils s'aiment, ils se transforment
et se font grandir l'un l'autre. Il y a éclosion d'une nouvelle fraîcheur,
jaillissement créateur. La fidélité, ce n'est pas camper sur place mais
avancer ensemble jusqu'au soir de la vie. " Etre saint, c'est avoir
beaucoup changé ", l'un avec l'autre, l'un par l'autre.
La fidélité n'est pas crainte
du péché mais désir créateur de rendre l'autre heureux. La fidélité que
propose l'Eglise, loin d'être un carcan, signifie une espérance de bonheur
durable. Mais la fidélité passera inévitablement par le pardon, signe de
résurrection.
Que de fois ai-je été témoin
des merveilles du pardon ! Ma mission de prêtre et d'évêque, ce n'est pas
de dénoncer, mais d'annoncer la bonne nouvelle du mariage. Jésus nous montre
l'étoile et il ne faut pas la perdre parce que c'est le signe de ce pour
quoi nous sommes faits, au-delà de nos erreurs.
Je me souviens d'une femme
qui avait eu beaucoup d'aventures éprouvantes et destructrices et qui tenait
à se marier en robe blanche. C'est beau car cela signifie : " J'ai
été blessée mais j'ai une autre vocation. " Ce n'est pas parce que
vous avez un lourd passé que vous n'avez pas d'avenir. Il faut savoir se
pardonner à soi-même, et le fait que l'autre croit en vous, par amour, y
aide.
Des mots qui ne signifient
pas que l'Eglise est nataliste. On se marie d'abord pour être heureux, mais
au cœur de cette union, il y a le mystère de transmission du don de la vie.
J'y retrouve encore l'idée de l'homme créé à l'image de Dieu et appelé à
être créateur.
Sauf des cas très rares,
un garçon et une fille qui s'aiment désirent se donner ce bonheur de l'enfant.
A condition de ne pas s'habituer à l'égoïsme à deux. Il m'est arrivé de
ne pas pouvoir célébrer le mariage religieux d'un couple car le garçon,
encore marqué par la mort brutale de son père dans un accident, refusait
l'enfant ; mais j'ai tenu à aller à leur mariage civil.
Par contre, il n'y a pas
d'obstacle au mariage d'un couple où l'un des deux sait qu'il ne pourra
pas avoir d'enfant, s'ils sont d'accord l'un et l'autre pour assumer ce
handicap. L'adoption leur est ouverte. On voit beaucoup de belles choses
au milieu des épreuves, et le prêtre que je suis aime en rendre grâce.
Propos recueillis
par Monique Hébrard
|
A vous qui fondez un couple,
je souhaite beaucoup de bonheur. J'aimerais vous dire une chose très simple
: notre Eglise catholique n'est pas ce que l'on dit trop facilement d'elle.
Elle ne serait qu'une mauvaise mère, passant son temps à interdire pilule
ou préservatif. Elle se méfierait de la sexualité en se mêlant de ce qui
ne la regarde pas. Elle imposerait une morale sexuelle complètement nulle.
Que sais-je encore ? Nous entendons toutes ces critiques et nous en souffrons,
je puis vous le dire. N'avons-nous pas su nous expliquer ? Est-il possible
de dissiper quelques malentendus ?
De l'Eglise, je sais cela
: qu'elle ne nous imposera jamais rien. Ni vous, ni moi ne sommes des marionnettes
ou des pantins dans les mains de notre Dieu et/ou de sa famille Eglise.
Ce qui ne l'empêchera pas de vous appeler à aimer mieux, à aimer plus vrai,
à aimer plus juste. En vous offrant la patience, la prudence, le pardon,
le respect, l'amour de toute vie que le Christ veut nous donner !
N'attendez pas que l'Eglise
calque son discours sur celui des opinions majoritaires pour faire plaisir
au monde et aux médias, au risque de n'être pas fidèle au Christ ! Elle
respectera toujours les choix que vous ferez en conscience, encore ceux-ci
seraient loin d'être les siens. Elle respectera toujours votre liberté personnelle,
encore en souffrirait-elle. Mais elle ne renoncera jamais à éclairer votre
conscience, à faire en sorte que vos décisions soient plus dignes du Christ
et de vous-mêmes.
Enfin, elle vous offrira
toujours le pardon de Jésus. A l'heure où la confession est si oubliée,
cette note peut paraître un peu ringarde. Il n'en est rien, croyez-moi.
Notre monde crève d'avoir des hommes et des femmes qui s'empêtrent dans
leur culpabilité ou s'enferment dans leur autojustification à l'heure de
leurs échecs ou fautes qu'ils n'osent plus appeler péchés. Or la confession
transforme un coupable en pécheur et l'humiliation en humilité. Cela change
vraiment tout : un coupable se cache et se croit détesté ; un pécheur est
libéré parce qu'il se sait aimé. Vous le vérifiez déjà dans votre expérience
amoureuse : quand vous vous pardonnez vraiment, c'est tout l'avenir qui
s'ouvre à nouveau devant vous.
Votre Eglise, qui sait
qu'il est difficile d'aimer, ne veut pas cesser de rouvrir l'avenir devant
vous par le pardon du Christ qui vous aime infiniment plus que vous ne l'aimez.
C'est une rencontre du
Christ qui vous confie un don pour une mission, et l'Eglise compte sur vous
pour nous montrer à quoi ressemble l'amour, le couple et la famille quand
ils sont vécus par des chrétiens. Aimez votre corps. Tel qu'il est, il est
un don de Dieu ; à aimer avec juste mesure.
En évitant deux excès très
courants aujourd'hui. Le premier, c'est le culte du corps : idole à laquelle
il faut tout sacrifier pour être les Vénus ou les Apollon dont la publicité
nous fait rêver ! Le second est l'excès contraire : c'est le mépris du corps.
On le néglige, on le soigne mal ou pas du tout, ou même on le détruit dans
l'excès de tabac, d'alcool ou de drogues, ou encore dans la vitesse folle
pour soi et pour les autres. Or, il n'y a qu'une seule raison pour laquelle
on puisse risquer sa vie, c'est l'amour. Souvenez-vous : " Il n'y a
pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime "
(Jn 15,13).
Ne faites jamais de l'autre
votre objet. " De l'autre ", c'est-à-dire d'un homme, d'une femme,
d'un enfant, bien sûr, mais aussi de Dieu ou de soi-même. L'autre n'est
pas un objet que je pourrais manipuler au gré de mon caprice, pour mon seul
intérêt ou mon seul plaisir et laisser tomber lorsqu'il ne me plairait plus.
L'autre est toujours précieux, unique et respectable, encore plus s'il est
faible.
Devenez plus responsables
quant à la régulation des naissances. Toutes les méthodes ne sont pas identiques
: les unes détruisent une vraie vie ; les autres empêchent son commencement.
Cela n'est pas la même chose. Il est bon que l'Eglise ait le courage de
le faire remarquer !
Parmi ces dernières, les
unes apparaissent simples, pratiques et sûres - la pilule par exemple -,
les autres exigent une vraie responsabilité des deux conjoints : ce sont
celles que l'Eglise vous propose et qu'on appelle " méthodes naturelles
". Elles demandent à l'homme de mieux s'adapter au rythme de la femme.
Apprendre ce que nous appelons la continence n'est pas simple, mais c'est
aussi un véritable signe d'amour.
Demandez-le à des couples
mariés, ils vous le diront mieux que moi. Et, là encore, quel que soit votre
choix, gardez le goût d'avancer vers plus de vérité, de responsabilité et
de sainteté (n'ayons pas peur des mots) dans vos choix de liberté !
Recevez toute vie comme
un don de Dieu. Par votre mariage " devant Dieu et les hommes ",
vous êtes appelés à accueillir la vie, toute vie, comme elle vient et quand
elle vient. Et si elle ne venait pas, pourquoi, dans l'adoption, ne pas
accueillir un ou plusieurs enfants ?
Car pour celui qui croit
au Christ, la vie vient de plus loin que de l'union charnelle de ses parents.
Et elle va plus loin que la mort. C'est dire que toute vie est à protéger,
de la plus embryonnaire à la plus vieillissante, de la plus " normale
" à la plus handicapée, de la plus belle à la plus laide, et même de
la plus innocente à la plus criminelle. Nous voilà provoqués à ne jamais
risquer de supprimer une vie d'homme.
Derrière ces quelques repères,
il y a l'expérience de l'Eglise et le bonheur de très nombreux couples d'amis.
Si vous les choisissez, votre vie d'époux et votre famille diront quelque
chose de la beauté de l'amour de Dieu. Non pas avec des mots, mais avec
vos gestes, vos actes, vos choix d'hommes et de femmes assez libérés et
fortifiés par le Christ pour ne pas craindre d'être différents, voire non
conformes aux modes majoritaires d'aujourd'hui.
Notre joie est de conformer
notre vie à l'Evangile. Je suis de tout cœur avec chacun, chacune de vous
et que Dieu bénisse votre alliance. C'est la sienne qu'il vous confie.
Mgr François
Garnier, évêque du diocèse de Luçon, paru dans le Hors-Série Mariage
de
|
Vous pourrez d'abord réfléchir
seul, et, bien sûr, en compagnie du prêtre, puis écrire quelques mots et
en discuter avec lui. Ensuite, vous rédigerez un document chacun de votre
côté. Commencez, par exemple, par raconter votre rencontre, ce qu'elle a
signifié pour vous.
Vous pourrez alors développer
chacun des quatre fondements :
- Liberté -
Expliquez comment vous
vous sentez librement engagés dans ce projet de mariage et comment vous
allez vivre dans le respect de l'indépendance de chacun.
- Fidélité -
Exprimez la façon dont
vous vous engagez à être fidèle à l'autre et ce que la fidélité signifie
pour vous.
- Indissolubilité -
Exprimez vos raisons de
vous engager pour toujours, sans conditions, en compagnie de Dieu.
- Fécondité -
Exprimez votre désir d'accueillir
des enfants et de les élever dans l'amour de Dieu. Bon courage !
Paru dans le
numéro Hosr-Série sur le mariage de
|
Plusieurs options s'offrent
à vous selon votre disponibilité et vos motivations spirituelles. Le prêtre
que vous allez rencontrer pour préparer votre mariage vous proposera de
suivre une préparation avec d'autres couples qui, comme vous, vont célébrer
leur mariage à l'Eglise.
A cette occasion, vous
pourrez parler, non seulement de la cérémonie, mais aussi de la signification
du mariage chrétien et, plus largement, de tous les aspects de la vie de
couple. Nombre de ces préparations sont assurées au niveau d'une paroisse
ou d'un groupe de paroisses, notamment avec les Centres de préparation au
mariage.
Des mouvements, des centres
spirituels, des associations chrétiennes ou des communautés religieuses
proposent elles aussi des sessions. Celles-ci sont souvent de nature plus
spirituelle ou axées sur un point particulier. Rien ne vous empêche de cumuler
les deux types de préparation. Et n'hésitez pas à demander conseil au prêtre
qui va célébrer votre mariage.
Les Centres de préparation au mariage
Qui organise ? Les quelque
500 équipes des Centres de préparation au mariage réparties dans presque
toute la France. Contenu et déroulement : pour parler de votre amour, de
votre vie à deux, de votre place dans la société et dans l'Eglise. Pour
approfondir la dimension chrétienne de votre futur engagement, de votre
projet de couple. Pour préparer la célébration à l'église. Une large place
est laissée à la discussion en commun avec les autres couples.
Durée : soirées, ou une journée en week-end.
Animation : des couples mariés et un prêtre. Inscription : dès que possible.
Adresse : Fédération nationale, 8 bis, rue Jean-Bart, 75006 Paris. Tél.
: 01.45.48.26.72.
CLER
Qui organise ? Le CLER
(Centre de liaison des équipes de recherche sur l'amour et la famille),
organisme chrétien de conseil conjugal. Contenu et déroulement : pour apprendre
à "vivre en couple aujourd'hui". Conférences sur le couple, l'accueil
de l'enfant, la régulation des naissances.
Durée : week-end. Animation
: des couples. Inscription : dès que possible.
Adresse : 65, bd de Clichy, 75009 Paris. Tél. : 01.48.74.87.60.
Site internet : http://www.cler.net
Cana Fiancés
Qui organise ? La Communauté
du Chemin Neuf, communauté catholique à vocation œcuménique. Contenu et
déroulement : pour aborder les thèmes fondamentaux concernant l'engagement
et la vie de couple. L'accent est mis sur les préoccupations propres au
début de la vie conjugale : dialogue et découverte, connaissance de soi
et de l'autre, signification et préparation du mariage.
Durée : un week-end ou une semaine.
Animation : des membres de la communauté, couples et célibataires. Inscription
: possible jusqu'au dernier moment (dans la limite des places disponibles).
Adresse : Session Cana/Communauté du Chemin Neuf, 10, rue Henri-IV, 69287
Lyon Cedex 02. Tél. : 04.78.38.11.60.
Foyers de charité
Qui organise ? Les Foyers
de charité, centres de retraites spirituelles. Contenu et déroulement :
pour enraciner son couple dans l'amour de Dieu. Conférences, témoignages,
réflexions sur les différents aspects de la vie conjugale, sur les différences
hommes/femmes, sur la contraception. Liturgie avec la communauté, proposition
du sacrement de Réconciliation.
Durée : le week-end.
Animation : un prêtre,
en collaboration avec une équipe de laïcs, médecins et couples. Inscription
: dès que possible.
Adresses : Foyer de charité Tressaint, BP 145, Dinan Cedex. Tél. : 02.96.85.86.00.
Foyer de charité La Flatière, 74310 Les Houches. Tél. : 04.50.55.50.13.
Foyer de charité, 10, rue Sommerville, 77380 Combs-la-Ville. Tel. : 01.60.60.20.62.
Foyer de charité La Part-Dieu, 108, rue de Villiers, 78300 Poissy. Tél.
: 01.39.65.12.00.
Foyer de Charité d'Alsace, 67530 Ottrot. Tél. : 03.88.48.14.00.
Foyer de charité de Courset, B.P. 105, 62240 Courset. Tél. : 03.21.91.62.52.
Amour et Vérité
Qui organise ? Amour et
Vérité, branche famille de la Communauté de l'Emmanuel. Contenu et déroulement
: préparation humaine et spirituelle pour aider les futurs couples à poser
des fondations solides pour leur engagement. Thèmes abordés : se préparer
au mariage, la communication, le sacrement de mariage, l'amour source de
vie. Témoignages, échanges.
Durée : quatre soirées et un dimanche, ou un week-end.
L'animation : deux couples et un prêtre.
Inscription : possible jusqu'au dernier moment.
Adresse : Amour et Vérité, BP 104, 92203 Neuilly-sur-Seine. Tél. : 05.56.52.23.73.
Les frères Carmes d'Avon
Qui organise ? Le Centre
spirituel des Frères Carmes d'Avon. Contenu et déroulement : réfléchir sur
l'amour authentique et le sens du sacrement de mariage. Exposés, questionnaire,
entretiens par couple, méditations d'Evangile, prière.
Durée : un week-end. L'animation : un frère.
Inscription : dès que possible.
Adresse : 11, rue Père-Jacques, 77215 Avon Cedex. Tél. : 01.60.72.28.45.
Vivre et Aimer
Qui organise ? l'Association
chrétienne " Vivre et Aimer ". Contenu et déroulement : pour passer
en revue tous les domaines de la vie de couple, pour s'ouvrir aux valeurs
du mariage chrétien comme engagement et comme sacrement. Temps important
laissé à la réflexion personnelle et en couple. Accent sur l'écoute et l'apprentissage
du dialogue.
Durée : un week-end.
Animation : deux
couples et un prêtre.
Inscription : dans l'idéal, plusieurs mois avant le mariage.
Adresse : 10, rue Etienne-d'Orves, 91120 Palaiseau. Tél. : 01.60.10.65.66.
Site internet
: http://vivreetaimer.free.fr
Centres spirituels jésuites
Qui organise ? Les Centres
jésuites, grands spécialistes des retraites spirituelles. Contenu et déroulement
: pour passer en revue tous les domaines de la vie de couple et approfondir
l'expérience de l'amour humain comme chemin de l'amour de Dieu. A partir
d'exposés concrets et théologiques, de longs moments sont réservés à la
réflexion personnelle et au dialogue dans le couple.
Durée : un week-end.
Animation : le plus
souvent, un prêtre et un couple marié accompagnateur.
Inscription : certaines sessions sont prises d'assaut, mieux vaut s'y prendre
quelques mois à l'avance.
Adresses : Manrèse 5, rue Fauveau, 92140 Clamart. Tél. : 01.45.29.98.60
Grenoble : Centre spirituel de la Communauté Vie chrétienne " Saint-Hugues-de-Biviers
" 38330 Saint-Ismier.
Lille : Centre spirituel du Hautmont, 31, rue Mirabeau BP 19, 59420 Mouvaux.
Lyon : Le Châtelard, Route du Bruissin, 69340 Francheville. Tél. : 04.72.16.22.33.
Toulouse : Les Côteaux-Païs, 85, rue Lucien-Cassagne, 31500 Toulouse. Tél.
: 05.62.71.65.30.
Vannes : Penboc'h, 56610 Arradon. Tél. : 02.97.44.00.19.
Et encore… D'autres initiatives
Week-ends proposé par le
service diocésain de la Pastorale familiale, au centre Sophie-Barat dans
l'Yonne à Joigny. Renseignements : 11, rue Davier, 89300 Joigny. Tél. :
03.86.92.16.40.
Quelques week-ends par
an, au centre spirituel diocésain de La Pommeraye, dans le Maine-et-Loire.
Sont abordés les sujets suivants : échange et communication, affectivité-sexualité-fécondité,
mariage civil et sacrement. Renseignements : 40, rue de la Loire, 49620
La Pommeraye. Tél. : 02.41.22.35.36.
Préparations par la Communauté
du Verbe de Vie à Aubazine. Renseignements : Abbaye Saint-Etienne, 19190
Aubazine. Tél. : 05.55.84.61.12.
Sessions proposées par
les sœurs franciscaines de Thal-Marmoutier, en Alsace, au Centre d'accueil
" Le chant des sources ". Renseignements : 1, rue du Couvent,
67440 Thal-Marmoutier. Tél. : 03.88.91.18.16.
Week-ends de reflexion
et d'échanges à la Villa Saint-Gérard, centre de sessions et de retraites
spirituelles dans le Nord. Renseignements : 169 bis, rue A.-Potié, BP 26,
59481 Haubourdin Cedex. Tél. : 02.20.07.24.61.
Retraites par les Frères
de saint Jean, à Troussures, dans l'Oise. Renseignements : 3, rue du Château,
60390 Troussures. Tél. : 03.44.47.86.05.
Paru dans le
numéro Hors-Série spécial Mariage de
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