Catholiques divorcés – remariés …

Quels chemins d'espérance ?

                                                          Michel LEGRAIN

Concernant le remariage- après divorce, depuis une cinquantaine d'années, en France, des catholiques de plus en plus nombreux ont pris de la distance par rapport à une culpabilisation paralysante. Celle-ci s'est trouvée aggravée à l'extrême du fait des interventions de la hiérarchie de leur Eglise. Cela s'est manifesté par des mesures d'exclusion d'actes religieux importants pour la vie ecclésiale ordinaire, tels la réception de l'eucharistie, la possibilité du parrainage, l'accès aux responsabilités paroissiales ou la célébration de funérailles religieuses.

Par le biais d'un discernement de conscience personnel et communautaire en constante progression, nombre de catholiques divorcés et même remariés civilement après divorce osèrent, sur la pointe des pieds et non sans quelques cuisantes rebuffades, s'investir dans leur paroisse pour davantage que le balayage de l'église ou la cuisson des frites à la kermesse.

La participation active à l'animation liturgique, et plus souvent encore la prise en responsabilité de groupes de catéchèse, ont conduit nombre de ces chrétiens à réfléchir sur la sorte de définitive et irrémissible relégation religieuse qui les frappait, eux et eux seuls, alors que tant d'autres baptisés aux conduites évangéliquement inadmissibles occupaient sans problème des places de choix dans l'Eglise.

Les plus audacieux parmi eux interrogeaient des prêtres et se retrouvaient en groupe de réflexion pour regarder d'un peu plus près le pourquoi de la discipline actuelle de l'Eglise à leur endroit. Que disent exactement l'Ecriture, les diverses traditions des Eglises, la théologie, la pastorale, la morale, les multiples lois canoniques ? D'autres étaient davantage intéressées par des rencontres de prières, ou, comme première étape, par la possibilité de pouvoir exprimer leurs douleurs, leurs révoltes, leur désarroi, devant des femmes et des hommes qui, ayant connu des épreuves semblables, se refusaient à toute attitude judicative ou moralisante.

Des pasteurs et des théologiens se trouvèrent pris aux entrailles à cause de leur participation à de tels groupes de vie douloureuse et espérante, et grâce aussi à leur ministère habituel.

Certains mirent par écrit toute la densité de ces bouillonnements de vie chrétienne, et les confrontèrent avec leurs connaissances et réflexions ecclésiales. Des réseaux d'information se multiplièrent, ainsi que des débuts de maillage. Un bulletin de liaison vit le jour: Chrétiens divorcés, chemins d'espérance (27, av. de Choisy, 75013 Paris).

Et puis, un beau jour, devant le nombre grandissant de ces groupes et des personnes qui se trouvaient partie prenante dans l'affaire, est née l'idée d'un grand rassemblement. Non pas pour se lancer à l'abordage de l'institution ecclésiastique, mais pour mettre en commun des expériences aussi riches que variées. Avec aussi le secret espoir que le vin nouveau, s'il apportait la preuve de ses assises évangéliques, saurait bien un jour faire éclater les vieilles outres. .

Mis au courant de ce projet de rassemblement, les évêques les plus directement touchés par cette initiative songèrent un moment à la canaliser. Mais les organisateurs et organisatrices, forts de leur liberté dans l'Eglise, refusèrent l'idée d'une tutelle qui semblait n'avoir d'autre projet que de consolider une discipline officielle dont les assises évangéliques semblent peu probantes.

Ce premier colloque national fut un succès, non seulement pour les participants, mais. bien au-delà, puisque la publication de ses Actes, qui a trainée à cause des réticences des éditeurs pressentis, vient de voir son premier tirage épuisé en 6 mois. Sur cette lancée, une autre rencontre de chrétiens divorcés et divorcés- remariés à été prévue dans la région lyonnaise, à Valpré, pour les 17 et 18 novembre 200 I, avec accueil possible pour plus de 300 personnes. .

 Face à une demande d'accueil et de prières publiques à l'occasion d'un remariage civil après divorce, de nombreux évêques et prêtres demeurent aujourd'hui encore marqués par la stricte interdiction papale:

aucune cérémonie d'aucune sorte, sous quelque prétexte que ce soit, parce que cela donnerait l'impression d'une célébration sacramentelle de nouvelles noces valides ( cf. Familiaris consortio, n° 84).

C'était un sévère coup de frein vis-à-vis de pratiques pastorales françaises qui, avec plus ou moins de réussite, se cherchaient en bien des paroisses ou secteurs. Ainsi alertés, des évêques donnèrent parfois des consignes très restrictives, du genre:

-pas le jour même du mariage civil;

-pas dans une église ou chapelle;

-pas de présidence d'un ministre en vêtements liturgiques;

-pas d'échange des consentements;

-pas de bénédiction des alliances;

-pas de célébration eucharistique;

-pas de déploiements festifs;

-pas d'inscription sur un registre officiel..

En conséquence de quoi, spécialement lorsque toutes ces interdictions s'accumulaient, on pouvait avoir la légitime impression d'un accueil affichant tous les signes d'un non-accueil !

En arrière-fond de ces restrictions, se cachent des questions lancinantes. Par exemple: si celles et ceux qui ont changé d'histoire d'amour et qui repartent dans un autre mariage, se voient pratiquement aussi bien traités que les époux qui se refusent, contre vents et marées, à franchir la frontière du remariage civil après divorce, où allons-nous et à quoi bon des frontières ?

Ceci étant bien entendu et pris au sérieux, personne ne peut interdire à des catholiques qui s'aiment et qui se sont unis civilement, de se retrouver aussi avec leurs proches et leurs amis pour prier ensemble.

Car tout amour vrai a quelque chose à voir avec un Dieu qui se révèle comme Amour.

Quand l'Eglise qui a baptisé ces chrétiens les accueille au titre de leur nouvel engagement conjugal, cela s'inscrit dans la logique d'une appartenance ecclésiale permanente.

L'Eglise, en effet, a toujours refusé la clandestinité des couples. Mais elle demande aussi, et à juste titre, que soit clairement signifiée, à travers tout le déroulement de cette rencontre priante, l'exacte portée religieuse de ce que l'on fait.

Prier publiquement ensemble relève du religieux. Trop de catholiques, prêtres en tête, ont tendance à regarder toute célébration matrimoniale comme sacramentelle, alors qu'il n'en est rien.

Ainsi, lorsqu'une personne catholique épouse devant son Eglise une personne non baptisée, ce mariage est vraiment valide, il est véritablement religieux, mais il n'est certainement pas sacramentel.

Il y aune trentaine d'années, certains évêques, tels Mgr Armand Le Bourgeois et Mgr Louis Kuehn, à la suite de tout un travail diocésain, avaient décidé de reconnaitre officiellement la vérité humaine du mariage de certains baptisés qui ne tenaient pas à un engagement sacramentel, souvent par loyauté et à cause de leur incroyance présente. Ces futurs époux souhaitaient cependant parfois un accueil de leur amour conjugal dans une église. Cette simple bénédiction nuptiale, voulue comme non sacramentelle, avait évidemment une portée religieuse.

Théologiquement parlant, il est clair que bien des bénédictions ne sont pas sacramentelles, au sens technique et étroit de ce terme. Ainsi, quand le clergé catholique accueille dans certaines églises japonaises des époux non baptisés, c'est parce que leur démarche religieuse honore certaines valeurs humaines et

spirituelles-que le christianisme s'efforce depuis toujours de promouvoir.

Pourquoi des prêtres de chez nous, qui accompagnent des personnes qui se préparent avec très grand sérieux à un remariage, refusent-ils habituellement de parler d'une cérémonie religieuse ?

Comme si l'opinion publique ne pouvait pas concevoir qu'un mariage éventuellement accueilli et bénit soit autre chose qu'un sacrement ou qu'une caricature de sacrement.

 

Pour débloquer la situation, il serait grand' temps que notre Eglise prenne conscience de l'inadéquation de sa discipline canonique (c1O22, 2), qui estime qu'en dehors du mariage sacramentel deux baptisés ne peuvent en aucun cas être validement mariés, quelle que soit leur volonté présente. Ainsi, le baptême fait-il perdre aux catholiques leur droit natif à être mariés par un lien simplement naturel, que l'on pourrait ,ou non accompagner de prières et de bénédictions. Aurait-on oublier, dans le catholicisme latin, que mariage sacramentel forcé et baptême forcé, c'est tout comme ?

Il ne s'agit certes pas de réserver le sacrement de mariage pour des élites catholiques. Il convient simplement de le proposer à des volontaires, qui le demanderont comme une vocation et une mission, s'efforçant ensuite de vivre le moins mal possible l'appel à une fidélité conjugale qui se veut sans repentance, à l'image de l'amour du Christ pour l'Eglise.

Quant à ceux et celles, baptisés ou non, qui ne veulent pas ou ne peuvent pas s'engager dans une telle alliance sacramentelle ecclésiale,  que l'Eglise catholique respecte et reconnaisse leur choix. Qu'elle les invite eux aussi, à porter le beau témoignage d'une vie conjugale et familiale où l'amour vient à bout de tout et illumine tout.

Globalement, c'est la diversité d'attitude qui frappe, tant chez les clercs que chez les laïques. Les personnes remariées ne s'y trompent pas : elles ont le nez très fin pour détecter la moindre odeur de condamnation ou de commisération. Ceci dit, on relève parfois des évolutions inattendues. Par exemple, le passage pour une personne d'une attitude rigide axée sur la défense des principes, à une meilleure compréhension lorsque cette même personne se trouve atteinte dans ses affections proches par un divorce et un remariage.


Il est urgent de travailler à l'évangélisation de nos mentalités collectives. La Bonne Nouvelle passe avant les nomenclatures morales et canoniques. Il est indispensable que nos communautés récusent en elles-mêmes ce qui demeure de la mentalité jalouse du fils aîné de la parabole évangélique, afin d'entrer davantage dans l'esprit et le cœur du père de toute miséricorde. Tâche délicate, certes, car il serait désastreux que l'aîné regrette d'être demeuré attelé à ses devoirs domestiques. Mais tâche tout aussi indispensable, si l'on veut lever un certain nombre d'obstacles perçus trop unilatéralement comme incontournables.

Face à une cassure conjugale irréversible, notre vitalité humaine comme notre foi chrétienne nous invitent à ne pas baisser les bras. Il existe en effet une possibilité de réussir notre vie même si nous avons échoué dans un état de vie qui avait pourtant mobilisé tant d'efforts et porté tant d'espérances. Evidemment, lorsqu'une personne se noie et souhaite désespérément sortir de l'eau, il est capital que l'entourage humain et la communauté chrétienne ne l'enfoncent pas en lui appuyant sur la tête et en la repoussant dans le courant, loin des berges. Nous avons donc à réfléchir sur nos pratiques personnelles et nos pastorales officielles, afin d'évacuer en ces dernières tout ce qui se trouve en dissonance avec les différents et multiples appels de l'Evangile.

 

 

Dans tout amour conjugal digne de ce nom, existe un appel à la durée et à l'indéfectibilité. Ces aspirations, communes à toute l'humanité, ont reçu une solidité particulière lorsqu'elles furent prises en charge par la spiritualité, la théologie, la pastorale, la morale et le droit de l'Eglise.

Que le mariage des chrétiens soit appelé à l'unicité et à l'indissolubilité du lien conjugal, c'est une évidence pour toutes les Eglises, qui ont reçu dans leur mission la promotion de la fidélité conjugale. Mais attention! Quand on dit que le mariage est indissoluble, cela ne signifie pas que Dieu créerait un lien existant en lui-même, indépendant de l'union des époux. Réalisée dans la liberté, la communauté conjugale se maintiendra dans la liberté. De ce fait, cette communauté est vulnérable, elle peut même être détruite de façon irrémédiable, écrivait justement F.X. Durwell (in Revue de droit canonique, juillet 1991).

La question lancinante de beaucoup de catholiques divorcés puis civilement remariés:

dans notre situation concrète, pour nous qui avons connu la destruction de notre mariage sacramentel, peut-on, au nom du principe d'indissolubilité, nous priver à vie de la réconciliation pénitentielle et eucharistique ? Et cela, parce qu'officiellement l'Eglise, celle qui nous a baptisés et a présidé à notre premier mariage, persiste à regarder notre nouveau mariage comme un non-mariage, une union peccamineuse, un simple concubinage. ..

Lors de leurs travaux durant le Synode romain sur la famille, en 1980, la quasi-unanimité des Pères demandèrent que l' EgIise catholique examine à nouveaux frais les fondements de la pratique orientale vis-à-vis des personnes engagées dans un second ou un troisième mariage. Leur pastorale en effet s'efforce d'être un reflet de la bienveillance divine envers un conjoint qui a connu l'échec dans une première vie conjugale.

Chaque Eglise aurait grand intérêt à regarder de près les recherches et solutions pastorales des autres communautés chrétiennes. Il serait heureux que chacune reconnaisse n'avoir pas nécessairement chez elle le monopole de la vérité. Jusqu'ici, après 20 ans d'attente, on ne perçoit guère dans l'Eglise latine les résultats des recherches souhaitées par les Pères synodaux.

Les chrétiens d'Orient. ont besoin, pour échapper au laxisme, d'examiner le pourquoi des exigences du catholicisme romain en matière de remariage. De leur côté, les responsables catholiques occidentaux, pour éviter le rigorisme, doivent interroger les perspectives orientales, où l'on estime que la miséricorde envers des personnes éprouvées ou faibles contribue, tout autant que la fidélité sans retour , au bien des chrétiens. Autrement dit, il existe une véritable dialectique entre le principe d'économie prôné en Orient et le principe d'indissolubilité soutenu par Rome. Il s'agit donc d'un côté d'éviter de tomber dans des pratiques officielles plus humaines qu'évangéliques, et de l'autre de croire qu'une attitude raide et inhumaine puisse relever de l'Evangile.

Quant aux Eglises issues de la Réforme, elles se trouvent gravement offensées lorsque certains catholiques romains, s'appuyant sur le fait que le mariage n'est pas chez elles un sacrement au sens technique et latin du terme, estiment que le protestant marié est entièrement libre de divorcer et de se remarier à sa guise. C'est oublier que .nos frères et sœurs réformés partagent avec nous la même révélation divine à propos de l'amour humain et des appels évangéliques dont il est l'objet. Mais leur lecture et leur interprétation de l'Ecriture sainte, pour ce qui regarde la séparation conjugale et le remariage, s'apparentent à celles des Eglises d'Orient.

Quand donc aurons-nous assez appris les uns des autres pour enfin proclamer ensemble:

il est grand, le mystère pascal ! Ce mystère qui proclame que ni l'échec, ni la mort, n'auront le dernier mot, mais que le pardon, le renouveau et la vie triompheront définitivement.

La prise de conscience collective que nul n'est une île, que nul n'est voué à demeurer caché solitairement derrière un pilier du temple, tel un malade contagieux, demeure à mes yeux l'une des conséquences majeures de ce Colloque, même si cela n'a pas donné lieu à de tonitruantes déclarations ou revendications.

Si notre Eglise veut annoncer une Bonne Nouvelle pour le monde de ce temps, si elle se veut fraternelle et réconciliatrice, pleine de sollicitude pour tout homme et pour tout l'homme, il faudrait qu'elle prenne davantage en considération les transformations qui affectent profondément nos sociétés modernes. Il ne s'agit pas de tout condamner, dans une sorte de peur panique face à des mutations imprévues. Il ne s'agit pas non plus de tout bénir indistinctement, ce qui serait oeuvre de confusion et de reniement de sa mission. Mais il convient d'œuvrer d'arrache-pied en vue des indispensables discernements.

Dans les secteurs qui nous retiennent ici, quelles que soient nos inventivités et souplesses pastorales, il nous faut bien constater que pour un grand nombre de nos contemporains, l'authenticité de la vie de couple prime sur sa légitimité civile et ecclésiale. Le temps semble révolu où l'on entrait en mariage comme on se coulait en religion, sans en discuter ni le caractère institutionnel ni ses modalités. Aujourd'hui, chez nous, l'institution matrimoniale, comme beaucoup d'autres, a perdu une bonne part de sa crédibilité et de son caractère obligatoire. Peut-être parce que, trop systématiquement, nos devanciers ont sacrifié le bonheur des personnes à la maintenance de l'institution conjugale, oubliant l'avertissement de Jésus à propos des rapports réciproques de l'homme et du sabbat. La sagesse du jour nous invite certainement à considérer l'amour et l'institution non pas comme des forces rivales, mais comme des richesses conjointes, travaillant en complémentarité, ou, selon un mot ici à sa place, en couple.

Des catholiques séparés ou divorcés demeurent seuls ou en famille monoparentale. S'ils vivent positivement cette situation de fait, ils peuvent illustrer alors une valeur évangélique importante: celle d'un engagement conjugal qui s'est voulu unique et entend le demeurer. D'autres catholiques, après l'indispensable travail de deuil psychologique et spirituel, songent au remariage se voulant des recommençant de la vie matrimoniale.

Quoi qu'il en soit de ces options, il est tout à fait nécessaire que ces blessés des routes conjugales soient accueillis et accompagnés, au cœur de leur délicate tâche de discernement affectif, éthique, familial et ecclésial.

Il y a quelques siècles, chez nous, en nos pays chrétiens, la culture ambiante estimait que la décision d'un état de vie pour les jeunes relevait directement de l'autorité parentale. On destinait tel enfant au mariage, tel autre entrerait dans le clergé ou la vie religieuse, tel autre demeurerait sans être établi. Pendant longtemps, l'Eglise a dû rappeler aux parents que le mariage ne pouvait pas se conclure sans un acquiescement suffisamment libre de la part de l'un et de l'autre futur. 

En Occident, jusqu'aux premières décennies du XX° siècle, dans nos sociétés aux fortes traditions familiales, villageoises et religieuses, la préparation au mariage était prise tout naturellement en charge par l'environnement humain. L'affectivité n'occupait pas le devant de la scène, au moins pour le commun des mortels, même si ses bouillonnements trouvaient bien des issues secrètes ou discrètes pour se manifester .

.Aujourd'hui, la subjectivité et l'intersubjectivité s'affichent partout, donnant volontiers priorité au senti, au ressenti et à leurs variations. Beaucoup choisissent la vie de couple, à temps partiel ou complet, bien avant de songer au mariage, quand ce n'est pas en en excluant l'éventualité même.

La conséquence de cet état de fait est évidente. Le mariage étant devenu une libre option avec bien des incertitudes pour sa durée, il convient de s'y préparer avec le même sérieux que pour tous les autres états de vie. Une préparation humaine, certes, mais aussi chrétienne;

 Et cela devrait aller bien au-delà de quelques rencontres, sessions, lectures, entretiens ou retraites pour fiancés. Certains diocèses d'Amérique prévoient une bonne année de mise en forme en vue d'un mariage viable, avec des parcours exigeants, crédibles à cause de la qualité des accompagnateurs solidement formés en sciences humaines et spirituelles.

Est-ce là des investissements onéreux et réservés à des élites ? Dans des sociétés qui ne sont plus porteuses à ce niveau, peut-être est-ce grande sagesse, si l'on veut assurer l'avenir, Durant des siècles, face aux carences collectives concernant par exemple l'éducation et la santé, les Eglises se sont fortement mobilisées, Il y a actuellement de grands déplacements dans les défaillances sociales, Où en sommes-nous vis-à-vis du mariage ? Lui consacrons-nous par exemple les mêmes ressources pour sa préparation et son suivi que nous acceptons de le faire pour les ministères ordonnés ou la vie religieuse ? Le ministère de la conjugalité doit-il demeurer le parent pauvre, ne bénéficiant que d'une sollicitude seconde ?

Dans la révélation biblique, les épousailles et la parentalité occupent une place privilégiée.

 

Michel LEGRAIN (novembre 2001 )